Formation à distance – Le scénarimage

Mercredi 5 mai 2021

Le scénarimage

Après avoir procédé au découpage du contenu, chaque page-écran (ou diapositive) de la formation doit être soigneusement élaborée sous forme de maquette afin de pouvoir être transformée en ressources multimédias pendant la phase de développement.  Cette description se fait au moyen d’un document appelé le scénarimage (storyboard en anglais). Réalisé par l’expert de contenu (ou le concepteur pédagogique), le scénarimage constitue la dernière étape de la conception avant de passer à la médiatisation, c’est-à-dire la réalisation proprement dite des ressources multimédias, dans leur forme finale, utilisables par les participants.

Le scénarimage est une maquette qui contient une description détaillée de chaque écran de contenu d’une formation à distance.
Il définit ainsi la structure de la formation.

 

Le rôle du scénarimage

Le scénarimage joue un rôle essentiel. Il constitue à la fois un document de référence et un outil de communication :

Document de référence il contient une description détaillée du contenu et des éléments multimédias se trouvant sur chaque page-écran du cours.
Outil de communication Le scénarimage est un outil de communication essentiel entre l’expert de contenu (ou l’auteur ou le concepteur pédagogique) et le technopédagogue (ou l’équipe multimédia). Il sert de guide pour la médiatisation du contenu (construction de chacun des éléments) tout au long de la phase de développement. En consultant le scénarimage, l’équipe multimédia devrait avoir une vision claire et précise de ce que les participants verront, entendront et feront sur chaque page-écran.

 

Le scénarimage est-il nécessaire quand on réalise soi-même la conception et la médiatisation?

Que vous travailliez seul ou en équipe, le scénarimage a une valeur inestimable : il vous oblige à être constant et cohérent dans votre approche, votre style et votre design.

La médiatisation d’un cours est un processus technique qui exige tu temps, surtout lorsqu’il faut faire des modifications après coup suite à des erreurs ou des omissions. C’est comme partir en voyage sans itinéraire établi; on risque de faire fausse route et d’allonger la durée du périple. Si on dispose, au départ, d’une maquette détaillée, le processus de médiatisation est de beaucoup simplifié et le risque d’erreurs est moins grand.

La conception et la médiatisation sont deux processus très différents, chacun faisant appel à des habiletés et des facultés intellectuelles distinctes. Le scénarimage permet de séparer ces deux activités, rendant ainsi le travail plus efficace.  Plus le scénarimage est clair et détaillé, plus facile et rapide est la médiatisation.

 

Types de scénarimages

Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise manière de concevoir un scénarimage. Il peut donc prendre différentes formes telles que des instructions écrites, un ensemble de croquis, ou des maquettes plus élaborées contenant des éléments visuels.

 

Le scénarimage textuel

Certaines personnes créent des scénarimages qui ne contiennent que des instructions écrites. Ce type de scénarimage prend généralement la forme d’un tableau réalisé dans un logiciel de traitement de texte, tel que Word par exemple.

Ce genre de scénarimage procure généralement peu d’indices sur l’aspect visuel de la formation, laissant plus de latitude à l’équipe multimédia.

Le scénarimage visuel

D’autres préfèrent créer des scénarimages plus visuels, soit en faisant des croquis sur papier ou en ayant recours à un logiciel de présentation comme Powerpoint pour créer des maquettes intégrant éléments multimédias, texte et captures d’écran.

 

Le scénarimage prototype

Enfin, ceux qui ont accès à un outil de création e-learning (comme Articulate ou Adobe Captivate) peuvent créer leurs scénarimages sous forme de prototypes directement dans le logiciel e-learning.

 

Le format d’un scénarimage peut dépendre de plusieurs facteurs, tels que :

  • la nature du cours;
  • l’équipe impliquée;
  • le temps et les budgets disponibles;
  • les préférences de l’équipe multimédia ou de l’expert de contenu.

Toutefois, un scénarimage visuel ou un prototype procure incontestablement à l’équipe multimédia un schéma plus clair et précis de ce à quoi s’attend l’expert de contenu, ce qui permet généralement d’obtenir un produit fini plus fidèle à la conception originale.

 

Ce que le scénarimage doit contenir

On peut comparer le scénarimage à un scénario avec des acteurs et un dialogue. Le dialogue peut apparaître sous forme de texte à l’écran, livré par narration, ou les deux à la fois. Les acteurs ne sont pas des personnes, mais plutôt des éléments à l’écran tels que des images, des vidéos, des zones de texte, des animations et tout ce sur quoi le participant peut cliquer.

Le scénarimage est donc un descriptif détaillé de chaque élément se trouvant sur chaque page-écran du cours : texte, images, vidéos, animations, interactivité, audio, etc. En détaillant le contenu de chaque diapositive, le scénarimage constitue essentiellement le plan de la formation à être développée. Cependant, le scénarimage ne contient généralement pas de navigation fonctionnelle.

Il contient surtout :

  • le numéro de la page-écran;
  • le titre de la leçon ou de l’écran et l’objectif d’apprentissage;
  • les visuels : tous les éléments graphiques tels que images, schémas, illustrations, icônes, personnages, vidéos, animations, etc. (ou une description de ceux-ci);
  • le script de la narration à enregistrer;
  • une description des clips audio et effets sonores;
  • une description détaillée du fonctionnement des activités interactives et des quiz;
  • le texte qui apparaîtra à l’écran;
  • la navigation et le branchement (comment le participant se déplace dans la formation : boutons, menus, liens, références);
  • le nom et l’emplacement des fichiers multimédias utilisés, s’ils existent déjà;
  • tout autre information qui permettra à l’équipe multimédia de comprendre, sans ambiguïté, ce qui doit être réalisé.

 

Voici un exemple d’un scénarimage pour un écran d’une leçon d’anatomie, en version texte et en version visuelle.

Cliquez sur chaque image pour afficher une version agrandie.

                                       Version texte                                                                             Version visuelle 

 

Cliquez sur le bouton de téléchargement pour télécharger sur

votre ordinateur deux gabarits de scénarimages que vous pourrez

modifier pour les adapter à vos besoins particuliers.

 

Voici une brève explication des éléments essentiels d’un scénarimage :

 

Titre et numéro de la page-écran ou diapositive

  • Le numéro séquentiel de la page-écran devrait être clairement indiqué sur chaque page du scénarimage, même si ce numéro n’apparaîtra pas sur la version finale du cours. Si vous utilisez des titres, ceux-ci devraient aussi être énoncés.

 

Texte

  • Le rendu du texte à l’écran est d’une importance capitale car il fournit de l’information importante aux participants. Donnez des consignes claires pour le positionnement et la mise en forme du texte qui s’affichera à l’écran.
  • N’oubliez pas aussi de procéder à une révision linguistique du texte (orthographe et grammaire) avant de transférer le scénarimage à la phase de médiatisation. Idéalement, l’équipe multimédia devrait être en mesure de faire un simple copier-coller de votre texte, sans avoir à y apporter des corrections.

 

Images

Les éléments graphiques jouent un rôle clé dans une formation à distance. Il ne faut donc pas laisser leur sélection au hasard.

  • Si vous créez un scénarimage visuel à l’aide d’un logiciel comme Powerpoint par exemple, vous pouvez intégrer les images directement dans le scénarimage.
  • Si vous n’avez pas d’image, laissez un espace réservé (un rectangle gris par exemple) là où doit être insérée une image.
  • Si vous n’avez pas l’image exacte, vous pouvez insérer une image semblable avec des consignes pour la remplacer par quelque chose de similaire.
  • Si vous avez les images finales du cours, il faut indiquer l’emplacement de ces images. L’idéal est de les rassembler toutes dans un dossier pour faciliter le travail de l’équipe multimédia.
  • Il est important aussi de nommer adéquatement les fichiers multimédia afin d’éviter les erreurs. Adoptez, dès le départ, une méthode d’appellation des fichiers d’images et soyez constant du début à la fin.
  • Si vous confiez à l’équipe multimédia le soin de trouver et de choisir les images, vous devez lui fournir des indications claires sur le type d’images que vous souhaitez obtenir.

Voir banques d’images dans le guide de l’enseignant.

 

Narration et audio

  • Si votre cours contient une narration, vous devez ajouter le script au scénarimage. Ajoutez aussi les consignes pour expliquer comment la narration doit être synchronisée avec l’affichage des éléments à l’écran. Il est recommandé d’indiquer des détails par rapport au type de narrateur désiré (homme, femme, accent, etc.)
  • Si vous utilisez d’autres types d’audio, comme des effets sonores ou de la musique, placez tous ces fichiers dans un dossier spécifique, nommez-les clairement et indiquez où les trouver. Si vous ne possédez pas les clips audio, vous devrez alors fournir des consignes afin que l’équipe multimédia puisse trouver ou produire ce que vous cherchez.

 

Navigation

  • Une navigation déroutante ou incohérente peut nuire grandement à l’apprentissage. Il est donc impératif de créer des éléments de navigation simples, clairs, et cohérents tout au long du cours afin que les participants puissent se déplacer aisément dans les modules et trouver rapidement ce qu’ils cherchent.
  • Limitez au minimum le nombre de clics nécessaires pour atteindre les divers éléments de contenus. Évitez à tout prix la confusion.
  • Le scénarimage doit contenir, à l’intention de l’équipe multimédia, des consignes claires et précises sur la navigation de chaque page-écran.

 

Animations

  • En plus de rendre le cours plus dynamique et captivant, les animations peuvent faciliter l’apprentissage de certaines techniques ou notions complexes ou abstraites. Cependant, la création d’animations est un processus laborieux qui ne donne pas toujours les résultats attendus. Fournissez à l’équipe multimédia des consignes claires à propos des animations : type d’animation, éléments et objets, synchronisme, transitions, etc.

 

Combien de détails faut-il fournir?

Si vous travaillez seul ou avec une équipe très restreinte et que vous êtes à la fois concepteur et technopédagogue, vous pouvez probablement vous en tenir au strict minimum, puisque vous connaissez le contenu et la façon de le présenter.

En revanche, si un technopédagogue ou une équipe multimédia sera mandatée pour médiatiser le cours, vous devrez alors y aller de consignes très claires et explicites.

 

Sur le Web: des gabarits de scénarimages et des conseils et astuces.